D'où venons-nous ?


19 JAN 2018


D'où venons-nous ?

Nous n’avons rien à faire. La parthénogenèse, les neuf mois dans le ventre de notre mère, naître, grandir, respirer, digérer, la circulation du sang; vivre, vieillir, mourir… Il ne faut rien faire, c’est la vie qui agit. Il suffit de la laisser faire, de se laisser faire.

C’est la Vie qui nous a conçus. Elle nous a fait de la même manière qu’elle construit tout ce qui vit. L’évolution a façonné notre corps tel qu’il est aujourd’hui, avec deux bras, deux jambes, deux fesses, une seule bouche, un seul nez… La Vie a construit nos corps adaptés aux conditions de vie, ici, sur Terre. Pas aux conditions de vie ailleurs. Nous sommes des terriens, le corps des cosmonautes l’expérimente durement, en témoignent les problèmes qui apparaissent au cours de leurs séjours prolongés dans l’espace.

En grandissant, le bébé apprend la vie sur terre. La pesanteur, moi, le corps, l’esprit, la parole, la terre, le ciel, les autres… La Vie nous construit, la vie nous forme. Nous sommes adaptés à elle dans notre milieu, sur Terre, notre véritable environnement.

Oui, mais ! Car bien sûr, il y a un « mais ».

Si la Vie s’occupe de nous, nous ne nous occupons pas de la Vie. Au contraire, nous affirmons provenir d’une culture. Si nous sommes nous-mêmes, c’est parce qu’une société nous a formés. Ce sont bien les autres qui nous construisent et « Je me suis fait tout seul » est une prétention bien puérile, car c’est grâce au langage des autres que je forme mon esprit et que je deviens « moi-même ».

Pour les civilisés que nous sommes, la Vie n’est pas notre véritable milieu de vie. Notre environnement est la société, la civilisation. L’esprit le revendique et contraint souvent le corps au silence. Nous ne reconnaissons pas notre vrai géniteur : la Vie, nous en désirons un autre : la société. Elle est censée être meilleure que la Vie. « On retiendra de toi, ce que tu fais, ce que tu auras construit ! » : çà, c’est la société, non à la vie. Il faut se rendre à l’évidence : toutes les sociétés tournent le dos à la Vie. Ce sont des sociétés de mort. La vie sur Terre aujourd’hui en témoigne avec éloquence. Faire ce que la société attend de nous, c’est mourir.

Oui, mais ! Car oui, il y a ici aussi un « mais » : il y a L’Art du Chi.

L’Art du Chi est un moyen inespéré (désespéré ?) de reprendre l’exploration des conditions de vie sur Terre, conditions que nous avons laissées de côté dès l’apprentissage du langage, au profit des conditions de la vie sociale. L’Art du Chi c’est donc aussi retrouver notre enfance avec l’étonnement et la beauté de la découverte d’où l’on vient, de notre environnement, de notre nature véritable. L’exploration de ce que la nature a prévu pour nous. Ici, sur Terre. Pas dans les cieux. Retrouver la Vie. La seule vraie Vie. Pas celle à laquelle la société, par tous les moyens, essaie de nous plier.

Parfois, je rêve. Je rêve d’une civilisation qui serait orientée autrement, d’une société qui serait tournée vers la Vie. Le Paradis sur Terre ? Non, pas du tout ! Ce serait tout simplement la Vie sur Terre. 




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