Quelle vie ?


(Nous nous sommes perdus en chemin)

06 DÉC 2018


Quelle vie ?


Nous nous sommes perdus en court de route.
 
Pourtant, tout avait si bien commencé. Nous n’avions rien à faire, juste à nous laisser porter. Chauffés, logés, nourris durant les neuf premiers mois de la vie, et même par la suite, tout était prévu pour nous. Le corps fonctionnait et grandissait tout seul, nous évoluions selon les plans de la vie.
 
C’est un peu caricatural, je vous l’accorde. Mais cette caricature a le mérite de faire ressortir ceci : pendant toutes les premières années de vie, même si tout semblait automatique, nous étions spontanément et entièrement intéressés par la vie.
 
Alors que la vie était constamment occupée à nous travailler, à nous transformer, à nous construire ; sans aucune hésitation, sans douter d’elle un seul instant, toutes nos actions, tous nos efforts étaient tournés vers elle. Il n’y avait qu’elle dans notre corps et dans notre tête.
 
Nous en avons passé du temps à apprendre progressivement le corps, les bras, les mains, les doigts, les jambes, les yeux, la bouche, les oreilles, l’espace, le sol, les objets, les autres, le temps… Nous passions notre vie à explorer la vie.
 
Et tout ça en jouant ! L’exploration, la recherche, les découvertes, le travail, les progrès, tout était jeu. La vie était jeu. Toute la journée, chaque jour. Rien d’autre.
 
Puis la vie est progressivement devenue ma vie. Mon corps, mes bras, mes mains, mes doigts, mes jambes, mes yeux, ma bouche, mes oreilles, mes pensées, mes croyances, ma volonté… Mon espace, mon temps, mes objets… Mon pays, ma culture, mes amis, mes ennemis, ma religion, mon argent, mes employés…
 
Et nous avons changé de vie et de jeu.
 
Depuis, cette autre vie exige tout notre temps. En fait, nous n’arrêtons plus de la construire. C’est la vie extérieure, la vie sociale, celle qui est pleine de croyances, de règlements, de conventions, d’habitudes, celle qui est remplie de différences, d’appartenances, de possessions. Qui est remplie de luttes, d’hésitations, de mensonges, de stratégies, de compétitions, de guerres, de religions. Je ne vous fais pas un dessin, vous êtes au courant depuis longtemps.
 
C’est un peu caricatural, je vous l’accorde. Mais cette caricature a le mérite de faire ressortir ceci : nous avons oublié la vie, la vraie, celle qui se trouve à l’intérieur, dans notre corps et qui devrait encore occuper notre tête. Celle qui fait que nous sommes vivants. Celle qui dans l’enfance, nous passionnait tellement. Il faut reconnaître que nous avons troqué une richesse infinie pour d’autres genres de richesses qui n’ont plus rien à voir avec la vie. Ni avec le bonheur. Nous nous sommes manifestement perdus en chemin ! Que s’est-il donc passé ?
 
Et si nous revenions à notre vraie vie ? Si nous recommencions à jouer ?
L’Art du Chi peut nous guider.
L’Art du Chi peut nous ramener à la vie.





 



Partager cet article :