L’urgence de l’essentiel


14 JAN 2022


L’urgence de l’essentiel


Dans ce texte, pas de Covid ni de vaccination, pas même de changements climatiques. Rien de tout ce qui nous détourne de l’urgence de l’essentiel.
 
Parmi tout ce que Vlady m’a enseigné, quelque chose réunit l’ensemble, c’est une certaine attitude vis-à-vis de la vie. « Seule la vie vaut la peine d’être vécue », disait-il. Avec un humour qui n’enlève rien au tranchant de l’affirmation.
 
Vlady m’a appris à percevoir par moi-même la justesse de cette affirmation. Pour que ce ne soit pas une croyance, un postulat, une recette ou un commandement. Aussi, ce fut pour moi une ouverture, un bouleversement attendu et le chemin de la contemplation.
 
Vlady m’a également enseigné le combat en me montrant le combat de la vie. En s’unissant à elle, il en avait fait son combat. Le combat de sa vie, pour la vie. 
 
L’Art du Chi pour moi, c’est tout ça.
 
Vlady soignait sans être médecin. Il utilisait des aiguilles sans être acuponcteur et surtout, il se servait du Chi de « mains » de Maître. Il voulait éveiller les médecins et les scientifiques, mais c’est la médecine et la science qu’il cherchait à faire évoluer afin qu’elles se rapprochent de la vie.
 
Ce n’est pas ce qui se passe, c’est même le contraire, médecine et sciences s’en éloignent. Vlady le savait et ne nourrissait aucun espoir à ce sujet. Si vous tombez à l’eau en pleine mer, vous nagez. Vous nagez, même s’il n’y a aucun espoir. Vous nagez parce que c’est le mouvement même de la vie. Le combat de la vie pour la vie.
 
Un combat ? Vlady voulait que je pose des bombes. Pas des bombes pour enlever des vies, mais pour empêcher ceux qui le font, de le faire. Des bombes de prises de conscience. Pour les élèves et pour ramener médecins et scientifiques dans le domaine de la vie et qu’ils cessent de vouloir à tout prix, faire l’inverse. Ce sont des bombes malgré tout, car il y a explosion. Une déflagration dans le Tantien puis dans la boîte crânienne. Et, tout autour, le rayonnement de vagues d’ouvertures et d’évolutions. Ce genre de vagues qui vous rapprochent de celles de la vie.
 
Vlady a donc mis au point l’Art du Chi. Ce qui fait qu’aujourd’hui pour vous et moi, les explosions et les vibrations évolutives, ça nous connaît ! Dans la foulée, nous avons appris que nous ne changerons pas le monde… parce qu’il n’y a pas lieu de le faire. Et c’est dans cette même foulée que nous avons découvert que changer le monde, c’est ce que veut la société. Changer l’homme, changer la Terre, changer la vie. Comme si le miracle de la vie était rempli d’erreurs et qu’il fallait tout corriger. Alors que l’Art du Chi nous apprend à nous insérer dans le monde de la vie. C’est la seule action que la vie veut pour nous. Cette action devrait nous occuper toute la vie, même si nous n’aurons pas assez de temps.
 
« La vie est un état de la matière tout à fait exceptionnel et précaire » (Vlady, La Biosophie) L’urgence de l’essentiel
 
Vouloir que l’humanité évolue vers la vie. Vouloir changer l’orientation de la civilisation. Alors même que nous sommes individuellement et collectivement, pleins de croyances et de certitudes dont nous n’entrevoyons même pas l’ampleur…
 
Vouloir une transformation sociale suffisamment profonde pour que la vie puisse se poursuivre. Alors même que cette transformation, toute simple en fait, est infiniment au-dessus de nos possibilités… 
 
S’en rendre compte, mais faire semblant d’y croire pour continuer à vivre encore un peu, continuer de nager, même en pleine mer…
 
L’Art du Chi, l’Art de la Vie, comme toute expérience forte, peut être assez casse-gueule. Puisqu’on risque de changer. On risque le sublime, l’immense. On devient minuscule et innocent, on se sent relié et vaste comme la vie, comme un bébé qui vient de naître. Savant et ignorant. 
 
Tout à l’opposé de ce qui se passe dans notre société, dans le monde en ce moment. Mais non, je ne parlerai pas de Covid ni de vaccination, pas même de changements climatiques. Tout ça ne fait que nous détourner de l’urgence de l’essentiel.
 
 

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Il y a bien sûr, c’est évident, des scientifiques d’exception, ils vont souvent à contre-courant des règles établies. Francis Hallé est l’un deux, il me passionne depuis l’invention du fameux radeau des cimes, posé sur la canopée.
 
Écoutez-le encore (*), vous pouvez remplacer ses mots « arbre » et « forêt » par « vie », ça fonctionne très bien. Et ce qu’il dit du dessin me touche beaucoup.
 
Scientifiques et médecins, tout comme les politiciens et les journalistes devraient l’écouter : « Abandonner l’anthropocentrisme, ce n’est pas diminuer l’être humain, au contraire, c’est l’augmenter considérablement, parce que si cet être humain trouvait sa juste place dans la nature, nous serions tous gagnants. »
 
Et vous, pratiquants de l’Art du Chi, ne trouvez-vous pas que c’est ce que Vlady nous disait ? Mais en plus, il nous a confié le moyen d’y arriver : l’Art du Chi.
 
 
(*)  https://reporterre.net/Francis-Halle-Se-liberer-du-regne-de-la-mesure-et-renouer-avec-la-sensibilite?fbclid=IwAR3yX2GXL_nP1dzM1CH5tSPVFM5nMQo_bdqaMjsmBsLDCJ5MvP97U8fxAro





 



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