Billet d'humeur


(Le tai-chi au patrimoine immatériel de l'humanité)

23 DÉC 2020


Billet d'humeur


Ah, quelle bonne nouvelle ! Enfin, le tai-chi est reconnu au Patrimoine immatériel de l’humanité. Et voilà que fusent, un peu partout dans notre École, des cris de joie.
 
Mais nom d’un chien, qu’est-ce qui vous prend ? Que le tai-chi soit reconnu par l’UNESCO, fort bien. C’est effectivement une bonne nouvelle… pour le tai-chi, pour la Chine. Mais pour le Tai Ji Quan, pour l’Art du Chi, pour l’École de la Voie intérieure ? Arrêtons de tout confondre !
 
Je ne me reconnais pas dans le tai-chi que montre la Chine. C’est même 99 fois sur 100, exactement le contraire de ce que Vlady m’a enseigné ! Nous devrions assumer l’Art du Chi et arrêter de simplifier l’enseignement de Vlady en le réduisant au tai-chi qu’on voit partout.
 
Allons, allons, Pierre, tu t’emballes encore une fois ! C’est l’essence même du tai-chi qu’a reconnu l’UNESCO. C’est donc bien l’Art du Chi qui est célébré puisqu’il est à la base du tai-chi. Tu ne dois pas te buter sur des mots… 
 
 « Continuyez », disait Vlady en rigolant. Peu importe ce qui se passe autour de vous. Ignorons les modes, les reconnaissances, les attaques et les mots. Poursuivons notre recherche en silence sans vouloir nous comparer aux autres. 
 
Nous enseignons l’Art du Chi qui se trouve à la base des techniques traditionnelles d’Inde, de Chine, du Japon et qui se sont répandues principalement en Extrême-Orient. Le Tai Ji Quan que nous pratiquons dans l’Art du Chi retrouve l’essence du tai-chi traditionnel. Cette essence qui est bien plus ancienne que le tai-chi. Qui est aussi vieille que la vie elle-même. 
 
Quelques maîtres l’enseignent de par le monde. Comment réagissent-ils à cette « nomination » au patrimoine immatériel de l’humanité ? S’il est chinois, probablement comme toute personne bien éduquée en Chine, avec un petit sourire et quelques courbettes. Dieu seul sait ce qu’ils pensent. Ce n’est pas important, dit le Tao.
 
Pour ma part, je continuerai à bénir la chance inouïe que nous avons eue d’avoir pu travailler avec Vlady. Je suis content de ne pas m’habiller en costume Mao, de ne pas adopter une pensée moyenâgeuse, ni d’essayer de faire coïncider une pensée symbolique avec les valeurs de la science ou de la médecine d’aujourd’hui. Et je laisse la Chine s’acharner à vouloir des compétitions de tai-chi aux Jeux olympiques. Tout cela, ce n’est pas ma tasse de thé.






 



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